mardi 31 décembre 2013

Rassemblement de l'espérance


Après Morsbronn, Strasbourg


En matinée, les jeunes et les familles se sont retrouvées dans la paroisse de Morsbronn, puis retrouvailles en grand à Strasbourg. Quelques images de cette journée…

Trouvez également les messages du frère Aloïs


Un simple temps de prière le matin suivie d'un temps d'échange… puis départ pour Strasbourg...
A 13h, après le pique-nique, prière du milieu du jour avec dans le hall Rhénus Nord…
Petit tour en ville pour arriver jusqu'à la nouvelle mosquée pour discuter dialogue inter religieux.
Le soir prière au Rhénus Sport.
La ville du prochain rassemblement de l'espérance est annoncé: Prague…

Voir aussi: TAIZE



Les messages du frère Aloïs:


Frère Alois, Strasbourg, lundi soir 30 décembre 2013
(au début de la prière) : L’ouverture œcuménique est une longue tradition en Alsace et dans l’Ortenau. Nous remercions les évêques, pasteurs, prêtres, laïcs, catholiques, orthodoxes, protestants, pour les multiples initiatives œcuméniques qui ont marqué la préparation de notre rencontre de Strasbourg. Merci à l’archevêque Grallet, à l’évêque évangélique Fischer, au père orthodoxe Vasile Iorgulescu, au président Collange, à l’archevêque Zollitsch qui vont maintenant nous parler à cinq voix.
(à la fin de la prière) : Pendant l’année qui vient, nous allons nous demander : que devons-nous faire pour que l’Eglise soit davantage communion ? Tant de gens, souffrant du stress de l’existence quotidienne, cherchent un réconfort spirituel, ont une soif de paix intérieure. Que faire pour que, par sa vie, l’Église dégage mieux la source de l’Evangile où les gens puissent venir se désaltérer ?
Nous voudrions tellement voir se dessiner cette image de l’Église que frère Roger décrivait par ces mots : « Quand inlassablement l’Église écoute, guérit, réconcilie, elle devient ce qu’elle est au plus lumineux d’elle-même, une communion d’amour, de compassion, de consolation, limpide reflet du Christ ressuscité. Jamais distante, jamais sur la défensive, libérée des sévérités, elle peut rayonner l’humble confiance de la foi jusque dans nos coeurs humains. »
Pour que l’Église devienne toujours mieux ce lieu d’accueil et de communion, le temps n’est-il pas venu de faire de nouveaux pas concrets de réconciliation entre chrétiens séparés ? Des chrétiens réconciliés font entendre la voix de l’Evangile tellement plus clairement, dans un monde qui a besoin de confiance pour préparer un avenir de justice et de paix.
Actuellement, nous risquons de nous arrêter à une simple tolérance. Mais le Christ veut nous rassembler en un seul corps.
Je voudrais alors trouver les mots justes pour demander aux chrétiens des différentes Églises : n’y a-t-il pas un moment où il faudrait avoir le courage de nous mettre ensemble sous le même toit, sans attendre que toutes les formulations théologiques soient pleinement harmonisées ?
N’est-il pas possible d’exprimer notre unité dans le Christ (qui, lui, n’est pas divisé), en sachant que les différences qui demeurent dans l’expression de la foi ne nous divisent pas ? Il y aura toujours des différences : certaines seront des sujets normaux de discussion, d’autres pourront même être un enrichissement.
Faisons avec les chrétiens d’autres confessions tout ce qu’il est possible de faire ensemble, ne faisons plus rien sans tenir compte des autres.
Pour faciliter cette démarche, nous avons à notre portée deux chemins. Le premier : dans une prière simple nous tourner ensemble vers le Dieu vivant. Le deuxième : nous retrouver ensemble dans le service des plus pauvres. Alors, vraiment, ainsi nous annonçons ensemble l’Evangile !
En nous mettant sous le même toit, n’ayons pas peur que la vérité de l’Évangile soit diluée. Faisons confiance à l’Esprit Saint. Il ne s’agit pas de nous mettre ensemble pour être plus forts, mais pour être fidèles au Christ doux et humble du cœur. De lui nous apprenons que la vérité se fait entendre par l’humilité.
Le pape François ne nous indique-t-il pas la direction en mettant comme priorité pour tous l’annonce de la miséricorde de Dieu par nos vies ? Ne manquons pas le moment providentiel qui se présente pour exprimer la communion visible de tous ceux qui aiment le Christ.
Chercher comment rendre plus visible cette communion autour du Christ, ce sera la réflexion de demain et vous vous interrogerez sur cette parole de Jésus : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »
Chercher comment rendre plus visible cette communion et, par là, devenir mieux capables de créer une nouvelle solidarité parmi les humains, ce sera aussi l’objectif de notre pèlerinage de confiance pendant l’année qui vient. Comment va-t-il continuer ?
Si l’année 2013 nous a rendus attentifs à des jeunes Asiatiques, l’année qui vient, 2014, nous permettra d’être à l’écoute de jeunes d’Amérique. Notre pèlerinage fera des étapes en avril-mai au Texas et au Mexique, puis en octobre dans les Caraïbes où nous aurons des rencontres en République dominicaine, en Haïti, à Porto Rico et à Cuba.
Puis viendra la prochaine rencontre européenne du 29 décembre 2014 au 2 janvier 2015.
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Frère Alois, Strasbourg, dimanche soir 29 décembre 2013
Aujourd’hui, vous vous êtes demandé comment créer des liens d’amitié. Mais nous voudrions aller plus loin : aller à la source de cette amitié. Ces jours pourraient alors être une occasion d’approfondir notre foi.
Dans l’Évangile que nous venons de lire, le Christ nous appelle ses amis. Cela signifie que l’amour de Dieu nous est toujours offert. Son amour est à la source de tout autre amour, de toute amitié. Notre foi dans cet amour de Dieu ne peut pas en rester à un sentiment vague dont nous nous contenterions. Notre foi a besoin de devenir une foi adulte.
Dans notre recherche pour comprendre l’amour de Dieu, nous pourrions parfois être tentés de démissionner parce que nous nous sentons dépassés, ou parce que toutes nos forces sont absorbées pour organiser le concret de notre existence.
La foi n’est pas un système qui donnerait une explication à tout. Dieu n’agit pas simplement pour répondre à nos attentes, ni dans nos vies ni dans le monde. Alors en chacun de nous le doute peut venir cohabiter avec la foi. Peut-être même, avec le temps, devenons-nous plus sensibles à l’incompréhensibilité de Dieu. Que cela ne nous effraie pas !
Au contraire, cela peut nous amener à creuser plus profondément pour trouver la source de la confiance en Dieu. Connaître des souffrances et des échecs peut nous conduire à faire davantage confiance à l’amour de Dieu qui est au-delà de tout, qui échappe à notre emprise.
Comment trouver cette confiance ? Deux démarches nous soutiennent. La première, faire silence devant Dieu. Bien sûr, nous pouvons dans la prière comme des enfants dire nos demandes à Dieu. Mais allons plus loin ! La prière n’est pas là seulement pour demander ceci ou cela, mais pour nous ouvrir à Dieu dans le silence de nos cœurs, pour nous mettre sous son regard d’amour.
Si le Christ nous appelle ses amis, c’est que Dieu attend notre amour. Oui, moi qui suis fragile, imparfait, Dieu se fait mendiant de mon amour que je lui exprime dans ma pauvre prière.
La deuxième démarche : regarder, écouter le Christ. Tout en étant le Fils de Dieu, Jésus a connu le silence de Dieu. Par sa mort et sa résurrection il a pris sur lui tout le tragique de notre vie, nos échecs, nos fautes, notre violence.
Même dans la nuit la plus profonde Jésus a cru à l’amour de Dieu. Alors il peut nous guider, non pas pour que les ténèbres nous soient épargnées, mais pour les traverser avec nous, en nous assurant de la présence invisible de l’Esprit Saint.
Et l’amour de Dieu épanouit notre existence dans la mesure où nous le transmettons à d’autres. Prenons au sérieux la parole du Christ que vous approfondirez demain matin : « Aimez-vous les uns les autres » Et aussi cette autre parole : « Aimez vos ennemis ». Quelle exigence ! Mais quelle force aussi !
Prenons la résolution d’accueillir l’amour de Dieu et de le laisser transformer notre vie. Si vous vous aimez les uns les autres, dit Jésus, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples.
Hier soir, je vous disais que le Christ nous appelle à élargir notre amitié autour de nous. Pendant le récent pèlerinage que, à quelques frères, nous avons fait en Asie, nous avons rencontré des chrétiens, des jeunes en particulier, qui essaient d’être de ces témoins d’amitié.
Dans la plupart des pays d’Asie, les chrétiens sont en minorité. Mais beaucoup sont des ferments de paix et de liberté là où ils sont placés. J’ai vu cela au Myanmar, en Inde, j’ai vu cela en Chine. Ces chrétiens portent une parole d’encouragement que je voudrais vous transmettre.
En Corée j’ai mesuré la souffrance que représente la séparation d’un pays en deux Etats. Il faut du courage pour faire des pas de réconciliation et ils deviennent plus nombreux ceux qui ont ce courage. En Corée du Nord, nous n’avons pu que partager le silence de ceux qui attendent un changement. Prions pour les habitants de ce pays !
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Frère Alois, Strasbourg, samedi soir 28 décembre 2013
Nous sommes venus à Strasbourg comme des pèlerins de paix et de confiance dans cette ville, dans cette région d’Europe, qui est aujourd’hui un symbole de réconciliation après les terribles guerres du 20e siècle.
Nous voudrions tout de suite remercier celles et ceux qui nous accueillent. Quelle belle hospitalité ! Quand vous serez rentrés ce soir, dites-le aux familles qui vous hébergent. Que les jeunes étrangers venus pour la rencontre soient tous accueillis dans des familles, des deux côtés de la frontière, est un signe d’espérance.
Nous venons d’entendre, dans la lecture de l’Evangile, Jésus appeler Lévi à le suivre. Laissons-nous interpeller par ce récit. Lévi décide sans hésiter de suivre Jésus. Puis il prépare un grand repas auquel participent toutes sortes de gens.
Ce que nous voudrions découvrir ces jours est à l’image de ce repas chez Levi. En nous mettant à la suite de Jésus, nous comprenons que, à sa table, il y a une place pour tous, et donc pour chacun de nous. Non pas parce que nous sommes à la hauteur de son appel, mais parce qu’il nous aime. Et Jésus donne même la place d’honneur à ceux qui paraissent loin de Dieu, ou qui se sentent loin de Dieu.
Jésus propose son amitié à tous. Et cette amitié que Jésus montre, nous pouvons aussi la vivre entre nous. Ceux qui aiment le Christ sur toute la terre forment à sa suite comme une grande communauté d’amitié.
Créer, consolider une communauté d’amitié : n’est-ce pas une contribution que les chrétiens peuvent apporter en vue de l’avenir de nos sociétés ? Il y a tant de défis à affronter : le chômage, la précarité, l’écart entre riches et pauvres, à l’intérieur de chaque pays et entre les nations, et, liée à cela, la dégradation de l’environnement. Beaucoup de jeunes aspirent à une autre organisation économique.
Peut-on chercher des réponses à ces défis sans commencer par créer des liens d’amitié ? Le Christ, par l’Esprit Saint, nous invite à laisser derrière nous l’esprit de rivalité, qui entraîne les oppositions, les injustices, et à devenir des créateurs d’amitié, des artisans de paix.
Le Christ nous appelle tous à élargir notre amitié. Et nous pouvons le faire tout simplement, comme Jésus le faisait, par un repas partagé, par une visite, et surtout en apportant autour de nous le pardon et la confiance. Pendant toute notre vie nous pouvons être des pèlerins de confiance.
Demain matin vous y réfléchirez ensemble. Vous avez trouvé dans le livret de la rencontre quatre propositions pour 2014. Elles vous aideront ces jours, puis ensuite au retour chez vous, dans vos différents pays, à chercher la communion visible, l’amitié, de tous ceux qui aiment le Christ, c’est-à- dire de ceux qui mettent leur confiance dans le Christ et aussi, au-delà, de tous ceux qui voudraient être des témoins d’amitié dans le monde.

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